Depuis le début de cette aventure, j’essaie d’intégrer une dimension durable à chaque projet, à chaque réalisation, à chaque décision prise. Travailler uniquement sur demande s’est donc imposé à moi. Je tiens à pousser l’idée de la slow fashion jusqu‘au bout, à le prendre au pied de la lettre : je vais prendre mon temps. Faire les choses bien. De façon durable.
Travailler selon les envies de la cliente ou du client et non selon des lignes ou des styles désignés comme « tendance », c’est donner de la valeur à l’objet, c’est éviter qu’il devienne un jour… un déchet.
Ce principe de base pour toute création dowhityourself n’aurait pas beaucoup de sens, si chacune d’entre elle entrainait une production de matière inutilisable. Je suis donc assez vite arrivée à me poser la question suivante : est-il possible de confectionner des vêtements sans produire de déchet ? Est-ce que le 100% zéro déchet est atteignable ?
Attention ! Les paragraphes qui suivent ne vont pas vous apporter de solution miracle pour ne plus jamais produire de déchet. Par contre, vous allez vite comprendre pourquoi une réalisation dowhityourself, c’est une production à haute valeur environnementale ajoutée grâce à une production de déchet minimisée.
Il m’aura fallu trois ans de réflexion, de lectures, de conférences, d’essais, de concepts hasardeux, d‘expérimentation, d’échecs et… de déchet pour en arriver à cette nouvelle façon de fonctionner. Laissez-moi vous raconter comment se déroulera désormais la confection d’un projet couture.
Ce qu’il se passe entre l’achat du tissu et la livraison.
Le cadeau de naissance est une commande que je réçois fréquemment. Quoi de mieux que des objets uniques pour un nouvel humain, unique lui aussi, qui s’apprête à voir le jour ? J’avais déjà à proposer un modèle de perfecto, un petit bloomer (mais siii ces petits shorts tout mignons qui laissent entrevoir de jolies petites cuisses toutes potelées!!), un modèle de bonnet et de tout mini chaussons. J’ai proposé à mon client de tenter l’aventure en commandant une pièce qui n’existait encore que dans mes pensées : une gigoteuse. Elle avait été vaguement tracée au crayon sur un bout de papier, bout de papier sur lequel je n’arrivais plus à mettre la main d’ailleurs…
Pour des commandes bébé, j’emploie toujours des matières naturelles : on part sur du coton. Mais ce n’est pas tout, en fonction du budget, le tissu sera au mieux bio, au minimum Oeko-Tex I (garanti sans substances toxiques). On a donc 4 tissus différents : le coton à motifs pour le bloomer, le jersey vert pâle et un coton gris uni pour le perfecto et un coton matelassé aux motifs marins pour la gigoteuse.
Avec ce type de projet vient son lot de chutes de tissu. En plus des quelques centimètres supplémentaires qu’il y a parfois au moment de l’achat, à moins de ne s’habiller que de pièces faites de rectangles, nous allons avoir des petits morceaux de tissu restants sur les bras. Un rectangle qui traîne deviendra une jolie pochette, idéale pour ranger une tablette ou votre liseuse.
La découpe d’arrondis, dans les emmanchures par exemple crée des chutes de tissu difficilement exploitables. Difficile ? Oui. Impossible ? Non. Une forme un peu particulière deviendra une pochette avec fermeture éclair (de récupération bien sûr !) pour assembler toute la mercerie nécessaire à un de vos projets.
Une hauteur de tissu permet de réaliser deux bloomers en me créant quasi pas de déchet. Les pièces de l’entrejambe sont revalorisées en débarbouillettes (on en a toujours besoin avec un bébé !).
« Mais il y a toujours bien quelque part de toutes petits morceaux de tissu ou de fil, non ? » me direz-vous. J’y viens, j’y viens. Toute ceci se transforme en rembourrage pour la confection d’une petite peluche baleine à suspendre à un mobile. Le tissu extérieur est fait d’un jeans abîmé et d’une pièce de feutre restante d’un projet précédent (encore).
Alors, 100% zéro déchet ?
Coton
Jersey
Matelassé
Petites chutes