J’ai toujours considéré que je ne savais pas dessiner. Je sais que savoir dessiner, c’est surtout de l’entrainement, du travail et de la patience. Et pourtant rien n’y fait, c’est toujours ancré dans mon esprit : je ne sais pas dessiner. Alors quand j’ai vu cette publicité au sujet d’un atelier pour apprendre à dessiner -à peindre- avec du fil, je me suis dit que ça me conviendrait mieux.
Le cours « Peindre avec du fil: techniques d’illustration textile » animé par Gina Romero, artiste textile est disponible sur Domestika.
Durant ce cours, Gina Romero a beaucoup parlé de retranscrire avec du fil ce que l’on voit dans la nature, de s’inspirer de ce que l’on observe, des mouvements de notre modèle, de la façon dont il bouge et ne bouge pas. Cette approche organique du fil et du tissu me plaît énormément ! Le modèle du projet final de ce cours était un rouge gorge. Je pense que ça m’a pris une cinquantaine d’heures pour le réaliser. Un fil à la fois. C’était une expérience très enrichissante. Depuis, j’ai développé une fascination pour les petits oiseaux en broderie et je ne voudrais plus broder que des petits pious pious d’amour.
Je t’ai parlé de mon amour du fil dans mon post précédent, tu te rappelles ?
De fil en aiguille
Il faut que je t’avoue quelque chose sur moi. Ce que j’adore par dessus tout dans la couture, ce n’est pas d’assembler des tissus (c’est cool hein ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit) mais je préfère … Lire la suite
« Painting with thread »
Parmi tout ce que j’ai appris durant ce cours, il y a quelques éléments qui ont particulièrement résonné en moi : le fait d’observer la nature et d’y voir ses mouvements, comment les retranscrire avec un élément aussi simple que du fil. Un autre élément qui me parle, c’est également l’importance de tout ce qui tourne autour de la broderie en elle-même : le type de fil, la forme du cadre, le tissu support à la broderie.
Alors comment on « peint avec du fil » ? Ça implique pas mal d’étapes. Ce n’est pas juste « tu prends ton fil, une aiguille et tu brodes ». Au départ, j’appréhendais tout ce temps de préparation. Maintenant que j’ai fini ce cours, j’adore la préparation. Il y a comme un petit côté cérémonial qui me plaît beaucoup. Alors, il faut : choisir le modèle, le dessin, le préparer, le diviser en zones de couleurs, choisir les couleurs, identifier le sens des fils, et tellement de choses encore !
Le matériel
Youhouuu du shopping en mercerie, mon passe temps favori. Sans doute encore plus que de la création en elle-même. J’ai encore du travail à faire sur le choix des aiguilles. À mon avis, celle que j’utilise n’est pas toujours la plus adaptée…
Dans le cours, il y avait deux projets tests pour s’approprier l’aiguille et les couleurs mais je les ai passés. Le défi du rouge gorge me faisait trépigner d’impatience !
J’ai adoré intégrer ce paysage minimaliste composé de sapins et petites montagnes dans le cadre triangulaire en bois. L’assemblage des tissus délimite le sol du ciel. Tant par la forme que la matière, le cadre complète la broderie pour en faire un objet à part entière.
Le transfert
Une étape importante de la broderie est le transfert de ton dessin du papier au tissu. Je n’ai pas trop aimé la façon de faire proposer qui consiste à utiliser un crayon graphite gras et de transférer le dessin par pression du tissu sur le papier. Je n’aimais pas, ça demandait trop de précision et trop de patience à un moment où je n’en ai pas. L’impatience de commencer à broder devient trop forte.
Je combine désormais plusieurs techniques : le marqueur FriXion qui s’efface à la chaleur et que j’utilise déjà lors de mes travaux de couture, le crayon à tissu blanc qui est moins fin et m’aide surtout à définir des grandes zones ou à distinguer deux couleurs proches, et enfin, du papier transfert classique…
Le remplissage
La technique de base pour ce type de broderie est l’alternance de points courts et longs qui permettent des dégradés de couleur. Cette technique permet de faire un espèce de fondu entre les différentes couleurs puisque tous les fils s’enchevêtrent et les limites entre les différentes zones de couleur s’effacent.
Cependant, les tous premiers points brodés serviront à l’application des contours. Ceux-ci nous permettent de démarrer par une vision globale du projet tel qu’il sera plus tard. Bien qu’on ne verra pas ces lignes brunes sur le dessin, par effet de volume et de transparence à travers les fils de couleurs, ce fil brun permettra de mettre un accent sur ces contours.
En vrac, j’ai appris des tas d’astuces…
- Nous ne sommes pas obligés de faire un noeud à l’arrière de la broderie.
- Comment ne pas s’emmêler
les pinceauxles fils lorsque l’on brode.
- L’impact que le sens du point peut avoir sur le dessin.
- L’utilité de la broderie radiale, technique qui te permet de dessiner un cercle avec une série de petits lignes droites. J’ai utilisé cette technique pour faire l’oeil.
- Défaire ce type de broderie sans laisser de dégât est quasiment impossible. En cas d’erreur, il ne nous reste plus qu’à l’accepter, à lâcher prise.
- On ne revient pas en arrière, on avance on repasse, on refait, on laisse la broderie prendre vie et son envol.
Cette histoire te plaît ? Suis mes aventures !
Les derniers détails
Lors de la présentation des derniers détails, la créatrice nous explique l’essentiel. Chaque pièce sera inévitablement unique. Même en suivant exactement le patron, même en employant exactement les mêmes teintes de fil, le résultat final sera toujours unique. Il faut l’accepter et avancer calmement, prendre son temps et ne jamais broder énervé ou épuisé.
Malgré tout, si une partie de la broderie ne nous convient pas, rien n’est perdu. La leçon s’est clôturée par les petites astuces pour ajuster une mauvaise direction prise.
Plus de pious pious
Il y a quelque chose de particulier dans la broderie d’oiseaux. Ces effets que l’on peut créer avec le fil nous permettent de voir ces jolis volatiles prendre vie.
Cathy Brickhill
Un des blogs que je lis régulièrement, m’a fait découvrir Cathy Brickhill qui crée des broderies qui prennent vie grâce des millers de points brodés sur un tissu hydrosoluble.
Source TextileArtist.org